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Reportés d'un an à la suite de la pandémie de Covid-19, les Jeux Olympiques de Tokyo débuteront finalement ce vendredi 23 juillet 2021. Maintenus par la volonté des autorités et des organisateurs japonais mais aussi du Comité international olympique (CIO), ils seront très différents de ceux qui étaient prévus à l'origine. "Le Covid a radicalement changé les Jeux à tout point de vue", a expliqué Philippe Vander Putten, le CEO du Comité olympique et interfédéral belge (COIB).

"Que ce soit au point de vue sportif, il y a des athlètes qui ne seront pas là, qui ont arrêté leur carrière (comme le nageur Pieter Timmers, médaille d'argent à Rio, ou le judoka Dirk Van Tichelt, médaille de bronze au Brésil, NDLR), d'autres qui étaient blessés pour qui ce report était une bonne chose. En l'absence de public, il y a des athlètes qui vont peut-être être moins galvanisés et peut-être que d'autres seront plus sereins parce que le stress qu'ils se mettent eux-mêmes en voulant réaliser leur meilleure prestation possible devant leurs parents, leurs amis ne sera plus présent."

Si le côté sportif est touché ce n'est pas le seul. "Dans les préparatifs également. Au niveau de la logistique c'est un énorme challenge. Il y a très peu de vols directs pour Tokyo, ce qui rallonge le temps de parcours, augmente le risque de pertes de bagages et des coups supplémentaires liés au report. Au niveau du financement, beaucoup de nos partenaires ont eux-mêmes subi la crise de plein fouet. Certains ont du mal à nous soutenir. Heureusement, d'autres arrivent avec la perspective des Jeux de Paris, par exemple."

"Le challenge le plus difficile à relever est celui de l'adaptation permanente", souligne Philippe Vander Putten. "Chaque jour nous recevons de nouvelles instructions du comité d'organisation et je peux comprendre à quel point pour lui c'est aussi compliqué et difficile. Cela demande une adaptation permanente dans tous les détails. Au Japon, si les règles ne sont pas respectées à la lettre on va se retrouver face à un mur. Ce qui est difficile pour les équipes c'est que mentalement ce qui était prêt doit être en permanence revu."

"Il faut être réaliste. Nous avons eu peur (que les JO soient annulés) parce que nous savions qu'un nouveau report ne serait pas possible. Ce serait une annulation. Mais nous avons vu la détermination du CIO et du comité d'organisation de Tokyo de tout faire. Avec la première déception, mais compréhensible de refuser le public (venu de l'étranger), ensuite avec des règles extrêmement strictes, des tests Covid tous les jours, une quarantaine, etc, dans le seul but de pouvoir tenir ces Jeux. Nous avons l'absolue conviction que les Jeux allaient avoir lieu depuis quatre, cinq mois (février-mars). Nous avons commencé à recevoir une série de mesures super concrètes. C'était un peu comme un avion qui doit décoller. Même si à un moment donné il y a un problème, il est trop tard pour arrêter l'avion parce qu'il est lancé à pleine vitesse et il faut décoller."

En tant que CEO du COIB, Philippe Vander Putten a vécu une année particulière. "Il faut toujours voir la bouteille à moitié remplie. C'est une expérience unique qu'on n'est pas certain de pouvoir vivre dans une vie, heureusement d'ailleurs, mais tant qu'elle est là autant prendre le meilleur. Ce qui a été difficile, c'est de continuer à bien motiver les troupes parce que les réunions virtuelles sont très efficaces mais tout l'informel, tout ce qu'on ne devait pas spécialement savoir mais qu'on apprend et qui nous font penser à d'autres choses, tout cela a disparu. Il faut garder le feu sacré au niveau des équipes qui avaient tout préparé pour Tokyo. Et il faut tout recommencer sur la base de nouvelles données avec cette incertitude aussi en fonction de ce que disent les médias, les rumeurs. Il faut garder le cap. L'objectif est de tout faire pour que les préparatifs soient, malgré les circonstances difficiles, très optimales.
Nous sommes dans un état de préparation maximale compte tenu de ce qu'on peut faire, y compris avec notre camp de base à Mito. On a tout fait pour l'adapter aux circonstances difficiles. La préparation est optimale, la délégation sera la plus importante depuis des années et les ambitions sont là : faire au moins 21 Top 8. On sait quand on fait des Top 8 de manière régulière que le podium n'est pas loin."

Belga